Analyse Antigraviator : Quand l’élève égale ses maitres
PC
PS4
ONE
Titre: Antigraviator
Développeur: Cybernetic Walrus
Éditeur: Iceberg Interactive
Genre: Course Futuriste
Multi: Oui (Local / Online)
Sortie: 06/06/2018
Config PC
Intro Maestro
Depuis le mythique F-Zero et l’irrévérencieux Wipeout, rares sont les jeux de courses futuristes qui arrivent à se démarquer du lot, ou ne serait-ce qu’atteindre le niveau de qualité proposé par ces 2 licences: souvent copiées, rarement égalées. Cependant, si Fast Racing Neo est un des rares prétendants à remplir le job, ni Formula Fusion (par des anciens créateurs de Wipeout) ni d’autres jeux plus confidentiels comme Redout n’ont su proposer une finition et des sensations rencontrées dans le passé… Pourtant, un petit jeu issu du studio Belge Cybernetic Walrus, débarqué de nul part et sans prétention, risque bien de changer la donne dans un genre devenu quelque peu moribond depuis maintenant près de 10 ans.
90's Kid
Antigraviator n’est pas au premier abord un jeu que j’attendais particulièrement, encore une fois, le genre course futuriste est quelque chose que je connais plutôt bien et, à vrai dire, je ne pense pas à un renouvellement de la méthodologie de travail avant plusieurs années, que cela soit en terme de game et de level design, qui ont tous échoué durant la dernières décennie… Et les jeux sortie entre temps tendent à faire déprimer… Jusqu’à l’arrivée de ce petit bijou. Alors certes, le jeu est assez singulier, dans le sens où, il est un pure représentant de ce que furent les années 90: design, jouabilité, ambiance, musique, contre culture mais également exigeant, avec une difficulté bien présente qui en rebutera plus d’un.
JV & Contre Culture
Antigraviator est une proposition peu commune; Retransmettre les années 90 couplé à des graphismes modernes réalisé sous le moteur Unity… Beaucoup me répondrons “Ben non c’est commun au contraire”, certes… A ceci près, que ce jeu est une magnifique incarnation de cette époque révolue, où les grand de l’industrie (surtout Sony) en sont venus à étendre leur carnet d’adresse pour créer leurs jeux, et c’est donc naturellement qu’ils se sont tournés vers les artistes et codeurs inconnus du grand public, puisque faisant partie du mouvement contre culturel des années 90 (rester dans l’ombre tout en donnant le ton sur les standards présent et à venir). Tout ça ce ressent dans le design insufflé au titre inspiré directement des travaux de The Designers Republic, ou encore de la musique complètement dingue du beaucoup trop talentueux Michael Maas, nous renvoyant aux sonorités rencontrées dans Wipeout avec Prodige.
Le Fond de l'affaire
Des jeux y’en a une sacrée couche qui tentent de magnifier leur touche made in 90… Mais le problème, c’est que la majorité reproduisent le passé sans le comprendre, ce qui donne lieux à des milliers de clones se servant d’un matériel qu’ils ne maîtrisent pas… Et c’est là (encore une fois) où notre petit protégé fait toute la différence. Il ne se contente pas de reprendre, il fais siens de ce que fut le passé, en terme de programmation, de design ou de musique: rester à l’écart des autres tout en incarnant le leadership.
Héritage & Descendance
C’est bien beau de vanter la portée du soft, mais comment se présente le titre ? Autant être cash: le jeu ne vous bousculera pas concernant les modes de jeu. Vous retrouverez ainsi les habituelles courses simples, contre la montre, jeu en ligne et le multi joueurs, le tout accompagné d’un mode carrière qui offre la possibilité de gagner de l’argent afin de pouvoir acheter et customiser nos vaisseaux. Mais que serai un jeu de course futuriste sans ses circuits ? Cette partie avec le gameplay (game et level design étant lié) est de loin la plus réussie. Si la direction artistique est clairement dans la lignée de Wipeout, les tracés eux, se rapprochent d’avantage de la philosophie d’un F-Zero, les courbes sont sinueuses mais absolument pas cassées ou en épingle, elles se révèlent souples en s’entrelaçant frénétiquement, tout en demandant un minimum de parcoeurisme et une touche de Anakin Skywalker (jouissive) qui sommeille en chacun de nous. Les pistes font clairement partie des réussites du jeu, on a beau regretter leur faible nombre (15), il faut reconnaître que quantité n’est pas qualité, et que chaque musiques qui y est accolée subjugue cette ambiance cybernétique.
J'ai faillit attendre...
La vitesse est à l’image des courses: survoltée. Cela fais très longtemps que j’attends enfin un jeu me procurant une sensation d’adrénaline digne d’un F-Zero, Fast Racing Neo à plutôt bien réussi son examen de ce coté là en rivalisant avec le maître, sans forcement proposer des tracés aussi impactant… Mais Antigraviator est surement le titre retranscrivant le mieux aujourd’hui ce que l’on appelle la sensation de vitesse, et notamment à grande échelle. Que ce soit Redout ou d’autres jeux, j’ai toujours eu beaucoup de mal avec cet aspect m’apparaissant comme plan-plan… Car si vous classez ces softs comme étant rapides, Antigraviator vous fera l’effet d’un extasie à coté. Le gameplay pourrait se résumer à cette phrase célèbre “facile à prendre en main, difficile à maitriser”, le jeu se composant de 3 éléments: Boost, frein et tonneau. Le jeu comme F-Zero, vous permet de charger votre vaisseau en énergie, afin de l’utiliser pour prendre d’avantage de vitesse, le mouvement du tonneau servira d’aspect offensif, puisqu’il vous donne l’occasion d’envoyer vos adversaires dans les cordes… Et Dieu sait que vous allez devoir jouer des coudes pour arracher la victoire.
Dans Antigraviator, le parcours symbolisé en haut de l’écran permet de repérer à quel moment des pièges sont susceptible d’être déclenché. Le système diffères de ce que l’on retrouve habituellement dans ce genre de jeu, mais cela présente plusieurs avantages. Déjà une meilleur équité, puisque en dehors du premiers, tout les joueurs sont loger sur un même piédestal concernant les possibilités de riposte. Ensuite, le système ne dépends pas de case à traversé, mais d’action offerte sur le moment: A vous d’être le plus rapide pour enclenché l’attaque. Les pièges ne sont pas nombreux mais ont le mérite d’être cohérent, ce décomptant entre des missiles pour détruire/ralentir l’adversaire, et des pièges de terrain à actionné à l’instant propice, en signalant au passage qu’une voix se fera toujours entendre pour signaler la possibilité d’utilisé l’action.
Question de Choix
Réaliser des beaux circuits et offrir une grande sensation de vitesse c’est plutôt cool, mais si le gameplay ne suit pas c’est un peu handicapant non ? Fort heureusement là aussi, Antigraviator s’en sort admirablement, puisque sa maniabilité est très proche du fonctionnement d’un F-Zero: extrêmement réactive et légère, contrairement à celle d’un Wipeout, plus lourde dans ses divers déplacements… Ce qui n’est pas un défaut, mais encore une fois un choix de vision faite par rapport aux éléments déjà installés à savoir: les circuits. Histoire de pimenter le tout, divers bonus seront attribués à vous et à vos adversaires durant la partie: du classique missile à des pièges à déclencher sur le terrain, en précisant que lors de l’utilisation, vous devenez un bref instant insensible aux pièges et divers malus. Au final, le plus important dans un jeu de course “c’est ce qui se passe entre la ligne de départ et celle d’arrivée”, et autant dire que Antigraviator sait faire en sorte de laisser imprimés les moments passés dans notre esprit, car la victoire n’est jamais acquise… Une situation voulue par des adversaires talentueux, teigneux et agressifs (sans prendre de risque inconsidérés), ce qui constitue autant un point fort qu’un point faible pour le jeu en lui même malheureusement.
IA: Intense & Abrupt
Et c’est ici que nous allons aborder le points négatifs du titre qui tranchera auprès de beaucoup. Parmi les rares reproches que l’on pourrait faire au titre, c’est certainement la difficulté qui sera pointée du doigt. Pour moi si difficulté il y a, c’est en grande partie à cause de L’IA… Il faut dire que beaucoup de gens se plaignent souvent de sa stupidité et de son manque de réactivité dans les jeux: Antigraviator lui fait l’inverse. Les adversaires, sans être des kamikazes, ne vous feront aucun cadeau passé la 3 ème épreuve: tonneaux à répétition, dégagement, missile à fuir à en plus finir… Donc soit vous rendez les coup, soit vous subissez… Faisant partie de la première catégorie je n’ai pas de problème avec ça…. Seulement, lorsque vos adversaires semblent tous issus d’un croisement entre Anakin Skywalker et Michael Schumacher: Que puis je faire ? Je veux dire, il m’est arrivé d’être premier avec 2 secondes d’avance pendant 2 tours, et de terminer 2 eme avec 7 secondes de retard: Juste WTF. Et c’est là où le titre fera le tri au sein de son public: qui est prêt à farmer jusqu’à 3/4 fois la même course ? Tout en sachant que le jeu, au vu de la vitesse et des réflexes demandés, est très énergivore… Néanmoins, Antigraviator reste le jeu de course de la décennie, celui qu’on attendais plus.
Antigraviator est un jeu généreux y compris dans ses références prises pour construire son squelette. Si les plus évidentes sont Wipeout et F-Zero, on notera la présence de Megarace (1993/ PC) pour ce qui est des bords de circuit, sans oublier celle de Extreme-G (1997 / N64) avec ses poussées d’accélération impressionnantes, mais restant finalement des apports mineures et minoritaires, par rapport aux 2 sources évoquées dans l’article.
EVALUATION
- Positif
- Gameplay
- Maniabilité
- Les meilleures sensations de vitesse existante
- OST (Michael Maas)
- Level Design
- Direction Artistique
- Optimisé
- Contre Culturel
- Vestige du passé sublimé
- Négatif
- I.A trop perfectible
- 3 modèles de vaisseaux
- Difficulté pouvant rebuter les néophytes
RÉDACTEUR